À propos de Dennis McKenna:
Dennis Jon McKenna, Ph. D., a passé un certain nombre d’années comme conférencier principal pour le Center for Spirituality and Healing, un département du Academic Health Center de l’Université du Minnesota. De 2006 à 2008, le Dr McKenna a été chercheur scientifique principal invité au Groupe de recherche sur les produits de santé naturels du British Columbia Institute of Technology (BCIT). Il est ensuite retourné à l’Université du Minnesota où il enseigne actuellement.
Le Dr McKenna a obtenu sa maîtrise en botanique de l’Université d’Hawaii en 1979, son doctorat en sciences botaniques de l’Université de la Colombie-Britannique en 1984 et il a poursuivi ses travaux de recherche postdoctorale au Laboratoire de pharmacologie clinique du National Institute of Mental Health (NIMH) et au Département de neurologie de la Stanford University School of Medicine. Ses recherches ont porté sur la pharmacologie, la botanique et la chimie de l’ayahuasca et de l’oo-koo-hé. Il a également mené des études ethnobotaniques approfondies sur le terrain dans l’Amazonie péruvienne, colombienne et brésilienne.
Les recherches de McKenna ont mené au développement de produits naturels pour la société Aveda Corporation, ainsi qu’ à une plus grande sensibilisation aux produits naturels et aux médicaments. Il est l’auteur de nombreux articles et livres scientifiques, y compris le co-auteur de « The Invisible Landscape » avec son frère Terence McKenna. Ses publications ont paru dans le Journal of Ethnopharmacology, European Journal of Pharmacology, Brain Research, Journal of Neuroscience, Journal of Neurochemistry, Economic Botany, Alternative and Complementary Therapies et ailleurs. Le Dr McKenna et deux collègues sont co-auteurs d’un ouvrage de référence largement reconnu sur les plantes médicinales, intitulé « Botanical Medicines: the Desk Reference for Major Herbal Supplements ».
Dennis est également membre du conseil consultatif de l’American Botanical Council et du comité de rédaction de Phytomedicine, International Journal of Phytotherapy and Phytopharmacology.
Joe Rogan: Que dites-vous aux gens, les cyniques, les gens qui regarderaient les expériences psychédéliques en pensant que vous glorifiez, que vous exagérez ce qui n’est essentiellement qu’une hallucination. Votre cortex visuel est bombardé par ces produits chimiques étrangers. Vous voyez des choses qui n’existent pas. Et tout cela n’est qu’un besoin de votre cerveau de vouloir rendre profond ce qui n’est qu’un malfonctionnement. Un malfonctionnement de de votre pensée, de votre vue. C’est un point de vue cynique.
Dennis McKenna: Oui c’est un point de vue cynique Mais à cela je répondrais ce qu’on appelle la réalité ordinaire, la conscience ordinaire, même la réalité consensuelle,
est essentiellement une hallucination. La raison pour laquelle les drogues fonctionnent sur nous est que nous sommes fait de drogues. Que nous soyons ou non sous l’influence de drogues, nos cerveaux créent cette réalité qui, nous le savons, ne ressemble pas à la vraie réalité quoiqu’elle soit.
Les instruments de notre Physique nous disent que le monde est un monde quantique rempli de vibrations et ne ressemble en rien a ça. Notre cerveau est occupé en majorité à synthétiser une hallucination. Essentiellement créer un modèle du monde dans lequel nous vivons. Le monde que vous et moi partageons, que tout le monde partage, c’est un modèle du monde, un modèle de la réalité. Pas la véritable réalité. La véritable réalité est complètement impossible à connaître. Et le restera. Alors pour les gens de dire: » Oui bien sûr, vous avez juste modifié la chimie de votre cerveau d’une façon nouvelle et vous vous êtes brancher sur une autre chaîne. » Mais vous travaillez toujours avec un modèle. Que cela soit un modèle du monde dont vous faites l’expérience au travers du prisme d’une drogue ou au travers du prisme de la conscience sobre. C’est toujours un artefact biochimique.
D’une certaine façon, nos cerveaux créent cela. Et nous vivons à l’intérieur de ce modèle. Voilà ce que je dirais à ces gens. Ce n’est pas comme si il existait une réalité objective dans laquelle nous sommes immergés quand nous ne sommes pas sous l’influence de drogues. C’est plutôt que nous sommes sous l’influence de drogues tout le temps ! Il se trouve que notre cerveau est un organe qui nous balance constamment des drogues qu’on appelle neurotransmetteurs ou hormones. Voilà ce qui fait fonctionner nos cerveaux. Tout ce que vous faites quand vous prenez une drogue externe, c’est simplement améliorer ces récepteurs avec lesquels communiquent les neurones pour obtenir des signaux légèrement distordus de ce qu’on a fini par accepter comme la réalité ordinaire.
Il n’existe pas de réalité ordinaire ou nous ne savons pas ce que c’est. C’est impossible à connaitre en termes de notre expérience subjective.