15 Citations d’Albert Hofmann, Le Chimiste Qui A Découvert Le LSD

1. « Il est très, très dangereux de perdre contact avec la Nature. Dans les grandes villes, il y a des humains qui n’ont jamais vu la Nature. Toutes les choses qui les entourent sont des produits façonnés par la main de l’homme. Plus la ville est grande, moins ils voient et comprennent la Nature. »

 

2. « Je pense que dans l’évolution humaine, il n’a jamais été aussi nécessaire et vital de disposer du LSD. Cette substance est un outil pour faire de nous en ce que nous sommes supposés être. »

 

Artiste : Bernd Brummbär

3. « Le LSD voulait me dire quelque chose. La molécule m’a donné une joie intérieure, une ouverture d’esprit, une gratitude, des yeux grands ouverts et une sensibilité intérieure envers les miracles de la création. »

 

Albert Hofmann en Dordogne (1990)

4. « Je fus complètement émerveillé par la beauté de la nature. Les yeux humains ne perçoivent qu’une petite fraction de la lumière de cette réalité. Cette illusion façonne un monde coloré, qui n’existe pas en dehors des êtres humains. »

 

Albert Hofmann dans son laboratoire.

5. « En observant les découvertes scientifiques au travers d’une perception approfondie par la méditation, nous pouvons développer une nouvelle conscience de la réalité. Cette prise de conscience pourrait devenir le fondement d’une spiritualité qui ne serait plus fondée sur les dogmes d’une religion, mais sur la compréhension d’une signification supérieure. Je parle de la possibilité de reconnaître, de lire et de comprendre les révélations par soi-même. »

 

Artiste: Kjersti Faret

6. « Soudain, je suis devenu étrangement ivre. Le monde extérieur s’est transformé comme dans un rêve. Les objets semblaient gagner en relief, ils prenaient des dimensions inhabituelles et les couleurs devenaient plus éclatantes. Ma perception de moi-même et du temps avaient aussi changé. Lorsque mes yeux étaient fermés, des images colorées défilaient rapidement comme dans un kaléidoscope. Après quelques heures, l’ivresse pas si déplaisante, expérimentée alors que j’étais pleinement conscient, a disparue. Comment cette expérience avait-elle été rendue possible ? »

 

Albert Hofmann, et Jonathan Ott.

7. « La réalité objective, la vision du monde produite par l’esprit de la recherche scientifique, est le mythe de notre temps. Elle a remplacé la vision du monde ecclésiastique chrétienne et mythico-Apollonienne.  Mais cette connaissance factuelle de plus en plus large, qui constitue une réalité objective, ne doit pas être une profanation. Au contraire, si elle progresse assez profondément, elle conduit inévitablement à l’inexplicable, terre primitive de l’univers : la merveille, le mystère du divin – dans le microcosme de l’atome, dans le macrocosme de la Nébuleuse Spirale; dans les graines des végétaux, dans le corps et l’esprit des humains. »

 

8. « En étudiant la littérature liée à mon travail, j’ai pris conscience de la grande signification universelle de l’expérience visionnaire. Elle joue un rôle majeur, non seulement dans la mystique et l’histoire de la religion, mais aussi dans le processus de création artistique, littéraire et scientifique. Des études plus récentes ont montré que de nombreuses personnes ont vécu des expériences visionnaires dans leur vie quotidienne, bien que la plupart d’entre nous ne soyons pas capables de comprendre leur signification et leur valeur. Les expériences mystiques, comme celles qui ont marqué mon enfance, sont apparemment loin d’être rares. »

 

Albert Hofmann en Dordogne (1990)

9. « Je partage la conviction de beaucoup de mes contemporains sur le fait que la crise spirituelle sévissant dans toutes les sphères de la société industrielle occidentale ne peut être résolue que par un changement de notre vision du monde. Nous devrons passer de la croyance matérialiste et dualiste selon laquelle les humains et leur environnement sont séparés, pour nous diriger vers une nouvelle conscience d’une réalité globale dans laquelle les humains vivent en harmonie avec la nature et ne font qu’un avec toute la création ».

 

Artiste : Jeff Hopp

10. « Provoquer délibérément une expérience mystique, en particulier par l’intermédiaire du LSD ou d’autres substances, par opposition aux expériences visionnaires spontanées, comporte des dangers qui ne doivent pas être sous-estimés. Les thérapeutes doivent tenir compte des effets particuliers de ces substances, à savoir leur capacité d’influencer notre conscience, l’essence la plus profonde de notre être. L’histoire du LSD à ce jour démontre amplement les conséquences catastrophiques qui peuvent survenir lorsque son effet profond est mal jugé et que la substance est confondue avec une substance récréative. Des préparatifs sont nécessaires. Bien préparée, une expérience avec du LSD peut devenir une expérience inoubliable. Une utilisation incorrecte et inappropriée a fait du LSD mon enfant à problèmes ».

 

Artiste : Andrei Verner

11. « J’étais saisi par la peur épouvantable de devenir fou. J’étais emporté dans un autre monde, un autre univers, une autre époque. Mon corps semblait sans sensation, sans vie, étrange. Étais-je en train de mourir ? Était-ce la transition ? Parfois, je me croyais à l’extérieur de mon corps, puis je percevais clairement, en tant qu’observateur extérieur, la tragédie complète de ma situation. Je n’avais même pas pris congé de ma famille (ma femme, avec nos trois enfants, avait voyagé ce jour-là pour rendre visite à ses parents, à Lucerne). Comprendraient-ils un jour que je n’avais pas tenté d’expériences de façon irréfléchie, irresponsable, mais plutôt avec la plus grande prudence, et qu’un tel résultat n’était d’aucune façon prévisible ? Ma peur et mon désespoir augmentaient, non seulement parce qu’une jeune famille allait perdre son père, mais aussi parce que je craignais de quitter mon travail de recherche, qui était si important pour moi, inachevé au milieu d’un développement fécond et prometteur. Une autre réflexion pris forme, une idée pleine d’amère ironie : si j’avais été contraint de quitter ce monde prématurément, c’est à cause de ce diéthylamide de l’acide lysergique que j’avais moi-même mis au monde. »

 

Artiste : Oliver Swinburne

12. « Grâces à mes expériences avec le LSD, j’ai compris que ce que l’on considère communément comme « la réalité », y compris la réalité de sa propre personne, ne signifie en aucun cas quelque chose de fixe, mais plutôt quelque chose d’ambigu. Il n’existe pas qu’une seule mais plusieurs réalités, chacune comprenant aussi une conscience différente de l’ego. »

 

Artiste : cl502

13. « Le problème de la réalité est et a été depuis des temps immémoriaux une préoccupation centrale de la philosophie. Il s’agit cependant d’une distinction fondamentale, que l’on aborde le problème de la réalité de manière rationnelle, avec les méthodes logiques de la philosophie, ou si l’on s’immisce dans ce problème émotionnellement, à travers une expérience existentielle. Ma première expérience avec le LSD était donc si profondément émouvante et alarmante, parce que la réalité quotidienne et l’ego qui la vivait, que j’avais jusque-là considéré comme la seule réalité, se dissolvait, et un ego inconnu vivait une autre réalité, inconnue. Le problème concernant le moi le plus intime est également apparu, qui, lui-même impassible, a été capable d’enregistrer ces transformations externes et internes.  La réalité est inconcevable sans un sujet qui vit les expériences, sans un ego. C’est le produit du monde extérieur, de l’émetteur et du récepteur, un ego au plus profond duquel les émanations du monde extérieur, enregistrées par les antennes des organes des sens, prennent conscience. Si l’un des deux fait défaut, il n’y a pas de réalité, pas de musique à la radio, l’écran reste vide. »

 

14. « L’importance profonde du LSD réside dans la possibilité de fournir une aide matérielle à la méditation dans le but de vivre une expérience mystique d’une réalité profonde et globale. Une telle utilisation correspond parfaitement à l’essence et au caractère du LSD en tant que substance sacrée. »

 

Artiste : DefPenCo

15. « Lentement, je suis revenu d’un monde étrange et inconnu vers une réalité quotidienne rassurante. L’horreur s’est adoucie et a cédé la place à un sentiment de chance et de gratitude. Les perceptions et les pensées plus normales sont revenues, et j’ai compris que le danger de la folie était définitivement passé.  J’ai alors pu progressivement commencer à apprécier les couleurs et les jeux de formes qui persistaient derrière mes yeux fermés. Des images kaléidoscopiques, fantastiques, surgissaient sur moi, alternantes, panachées, s’ouvrant puis se refermant en cercles et en spirales, explosant en fontaines colorées, se réarrangeant et s’hybridant en flux constant. Il est particulièrement remarquable que chaque perception acoustique, comme le son d’une poignée de porte ou d’une automobile qui passait, se transformait en perception optique. Chaque son a généré une image changeante, avec sa propre forme et sa propre couleur cohérente. »

 

Albert Hofmann (1906 – 2008)